Le froid et la brouillard de ces derniers jours n’empêchent pas de travailler (un peu) sur nos bateaux!
J’ai commencé il y a quelques temps à travailler sur mon gréement et ai entre-autres désaccastillé mon mât pour le revernir. Les taquets en nylon des années 60 sont bien fatigués, mais plutôt que d’en recommander une dizaine à 1€ pièce, j’ai préféré faire une petite entorse à la tradition et me lancer dans la fabrication d’une série en frêne. Après tout, à quoi bon se faciliter la vie?
On commence tout d’abord par coller le gabarit à l’échelle sur une plaque de mdf de 2mm, et on le détoure grossièrement à la scie sauteuse:
On s’approche ensuite au plus près du trait de coupe, tout en s’assurant que les formes sont régulières et que le chant du mdf est à peu prés à angle droit (il va servir de guide pour fabriquer le gabarit final à la défonceuse).
Le rifloir est l’outil idéal pour ce genre de travail. C’est typiquement le type d’outil dont on peut tout à fait se passer, jusqu’au jour où l’on a eu un dans la main:
La prochaine étape est de reporter le tracé sur un gabarit un peu plus solide (et avec des fixations dignes de ce nom), étant donné que l’on va usiner les taquets dans un plateau de frêne de 27mm.
Une chute de sapin et une fraise à copier feront très bien l’affaire:
Une fois le gabarit en sapin solidement vissé sur le plateau de frêne, et le plus gros de la chute retiré à la scie, on peut détourer le taquer (toujours à la défonceuse):
Et voici le taquet brut. Temps nécéssaire pour en arriver là une fois le gabarit préparé: environ 10 min. Heureusement car une fois qu’on en a fait un c’est très tentant d’en faire des dizaines pour en mettre partout.
On rabote tout ça à la bonne épaisseur:
Quelques passes à la ponceuse à bande:
On ressort la trousse de rifloirs pour finir d’arrondir tout ça, quelques minutes de ponçage:
Et voilà, reste à fabriquer les autres et à appliquer la finition. Je pense à de l’huile de lin bouillie, probablement plus résistant à l’usure que le vernis pour ce genre d’applications, mais si quelqu’un a une autre suggestion je suis client!
Florent
6 Commentaires
Alain Guer
Sympa, ton article, Florent !
jack
Beau et bon travail car nos bateaux le méritent bien.
je suis dans la même situation, mon mat de 14 m est en attente de vernissage.
L’huile de lin est une bonne base, suivi par un vernis à base d’huile mais cela reste insuffisant. Il faut donc passer par un vernis polyuréthane avec 10 couches minimum.
Je suis preneur d’autres expériences
Jean-Yves
Super ! Très utile.
Blue lagoon
🙂 🙂 🙂
lambert
SAlut Florent
Tres instructif , et bien fait. peut tu nous direou tu a achete ton plateau de frene et l’huile de lin boullie??
avez vous fait des photos de la formation de samedi??
Florent G
Salut Pierrot,
J’ai utilisé un reste de plateau que j’avais partagé avec J-F il y a quelques années. Quant’à l’huile de lin elle vient tout simplement de briconautes si je ne me trompe pas; je l’utilise pour les meubles mélangée avec du brou de noix et un peu de térébenthine (Attention ne pas ajouter la térébenthine pendant la chauffe + l’huile de lin est très inflammable, mettre les chiffons dans un verre d’eau et pas à la poubelle sinon risque d’auto-enflammage!)
Jack, je pense que le vernis PU ne va pas résister au ragage sur un taquet, d’où l’idée de l’huile.
Sur un plus grand bateau je pense que je les ferais en bois exotique (lames de terrasse achetée à l’unité?) et les laisserais bruts.
Je n’étais pas à la formation de samedi mais Olivier y était je crois. Il en a peut-être fait.
Florent